Entre un club assuré de participer aux play-offs et qui fêtait ses 130 ans et le champion des Pays-Bas, accueilli comme l'an dernier par une haie d'honneur, on ne s'attendait pas à un match particulièrement intense. Du côté de l'Ajax particulièrement, après la fête en milieu de semaine et les 2 jours de repos qui ont suivi, ce match aurait presque pu être pris pour un jubilé.

Pour son dernier match, Erik ten Hag a dû se passer d'une liste de joueurs encore une fois assez conséquente : Antony, Gravenberch, Pasveer, Martínez, Labyad, Schuurs, sans oublier le pauvre Klaiber. Et à cette liste désormais habituelle en cette fin de saison, il a aussi fallu rajouter Mazraoui (malade) et Timber (laissé au repos après avoir joué dans la douleur ces derniers temps). Compte tenu de ces absences, notamment en défense, l'entraîneur a concocté un secteur défensif droit inédit composé de Regeer et Rensch. Dans les buts, Jay Gorter a pu profiter de cette dernière rencontre pour faire ses débuts en Eredivisie, après avoir déjà joué en Coupe plus tôt dans la saison : une récompense pour son développement cette saison selon Ten Hag. L'Ajax aura donc utilisé 4 gardiens cette saison, ce n'était pas arrivé depuis la saison 2002/2003, saison durant laquelle un certain Maarten Stekelenburg a fait ses débuts.

Toujours en 4-4-2, avec Tadić de retour en milieu offensif, l'Ajax a plutôt bien débuté la rencontre. Le Vitesse ne s'est montré dangereux que sur de rares contres ou grâce au manque d'assurance de Rensch, décidément loin de son niveau affiché la saison dernière. De leurs côtés, les rouges et blancs (à défaut d'avoir reçu leur nouveau maillot extérieur à temps...) ont ouvert le score dès le quart d'heure de jeu grâce à un but de Brobbey lancé par une énième passe décisive de son capitaine, qui comme Blind n'aura manqué aucun des 34 matchs d'Eredivisie.

Les choses se sont gâtées en seconde mi-temps lorsque l'inexpérience sur le flanc droit de la défense s'est fait sentir, avec 2 buts coup sur coup grâce à des centres venus de ce côté. Ten Hag a alors progressivement fait quelques changements, avec notamment les débuts d'Anass Salah-Eddine. Sans être forcément flamboyants, les champions ont progressivement repris la main sur le match, jusqu'à ce qu'Álvarez finisse par marquer de la tête sur corner, pour son troisième but en trois matchs (à chaque fois dans les 5 dernières minutes du temps réglementaire). L'Ajax aurait même pu l'emporter sur la fin : la transversale avait déjà été trouvé 2 fois avant le but, et quelques secondes avant le coup de sifflet final de la saison, Álvarez l'a aussi trouvée sur son chemin.

L'Ajax a donc dû se contenter d'un match nul, mais cela n'a pas vraiment ému grand monde. Pour les statistiques, cela fait donc 83 points, le plus faible nombre de points pour une saison complète avec Erik ten Hag, mais cela reste néanmoins la quatrième meilleure saison comptable des années 2000. Ses successeurs devront s'accrocher pour faire mieux, en sachant qu'avec près de 80% de victoires avec l'Ajax, il n'y a guère que Stefán Kovács a avoir de meilleures statistiques en tant qu'entraîneur ajacide .

Il ne reste donc plus qu'un match amical à Curaçao avant de tirer un trait définitif sur cette saison 2021-2022 un peu bizarre, entre flamboyance et souffrance, affaires extra sportives et comportements peu glorieux, déceptions sportives (Benfica, PSV en Coupe) et quand même un 36e titre. Pour Erik ten Hag, la page est déjà quasiment tournée : après une dernière fête avec son staff ce lundi, il commencera à s'occuper de son prochain challenge, Manchester United, et ne fera donc pas le déplacement à Curaçao.