Est-ce que l’Ajax est enfin au top, en forme et prêt à faire face aux gros matchs à venir contre le PSV (11 mars) et l’Inter (14 mars) ? Cela reste à voir, et on ne sait pas encore si une série de cinq victoires d’affilées contre des équipes mal classées est suffisante pour remettre véritablement l’Ajax sur les rails. Ceci dit, la performance de l’Ajax à domicile contre le Sparta Rotterdam fut sûrement la meilleure de la saison et définitivement la plus distrayante. Klaas-Jan Huntelaar, qui est en train de devenir rapidement un vrai phénomène, a encore une fois été le grand artisan de la victoire (3 buts), mais tous les ajacides qui ont aidé à démolir le Sparta peuvent être félicités. Il y a seulement deux semaines, le RBC Roosendaal avait aussi été battu 6-0, mais le jeu de l’Ajax contre le Sparta a été bien meilleur. Contre le RBC, l’Ajax avait lutté pendant près de 70 minutes avant que cela s’accélère soudainement lors des 20 dernières minutes. Contre le Sparta, l’Ajax a bien joué, voire parfois très bien joué, pendant 70 minutes, tandis que les 20 dernières minutes étaient encore d’un niveau très acceptable. Cela faisait bien longtemps que l’Ajax n’avait pas aussi bien joué, pendant aussi longtemps, lors d’un match à l’ArenA. L’Ajax mérite donc des compliments pour cela, d’autant plus qu’il y avait encore un nombre de blessés important : Grygera, Galasek, Sneijder et Heitinga, tandis que le jeune Jeffrey Sarpong, qui s’est prit un coup à l’entraînement cette semaine, a commencé sur le banc. Peut-être que Danny Blind aurait préféré laisser au repos Steven Pienaar un peu plus longtemps, mais il n’avait pas le choix. Après près de trois mois d’absence à cause d’une blessure à la cheville, le sud-africain a été titularisé. Ce fut son premier match depuis le 11 décembre 2005 lors du déplacement contre le Vitesse. Pienaar a visiblement manqué de rythme, mais ses partenaires ont fait en sorte que cela ne se ressente pas de trop. Un retour à l’action est rendu beaucoup plus facile dans une équipe qui gagne, ce que fut l’Ajax dès la 5eme minute. Le joueur qui a décidé à lui seul le match ne fut autre qu’un ancien du Sparta : Nourdin Boukhari ! C’est lui qui d’une belle balle piquée a ouvert le score, suite à une très bonne ouverture de Rosales. C’est encore Boukhari qui n’a laissé aucune chance au gardien adverse en déviant de la tête, juste devant le gardien, une tête de Vermaelen sur un corner de Rosales. Juste avant et juste après le premier but, Markus Rosenberg, très énergique et presque inarrêtable, s’était créé deux occasions de but. Le Sparta était asphyxié dès le début du match. On peut dire beaucoup de chose à propos de Nourdin Boukhari, mais sûrement pas que c’est un pleurnicheur qui laisse tomber facilement. Le marocain rotterdamois a déjà été déclaré « pas assez bon » pour l’Ajax 1 deux ou trois fois et a été plusieurs fois sifflé par l’ArenA cette saison. Boukhari ne s’est jamais plaint, ne s’est jamais lamenté, a donné tout ce qu’il avait à l’entraînement et fait tout ce que l’entraîneur lui a ordonné. Son contrat expire à la fin de la saison et il est très peu probable qu’il soit prolongé, mais le gaucher mérite définitivement le respect pour la manière avec laquelle il est encore revenu de tous ses déboires, plus déterminé que jamais, contre le club qui l’a révélé . Cependant, entre ses deux buts, Boukhari a écopé d’un carton jaune qui lui coûtera le match très important contre le PSV. L’Ajax a été remarquablement inspiré et énergique tout le long du match, comme pour souligner les propos de Danny Blind parus dans Het Parool quelques jours plus tôt. Il déclarait justement que l’attitude de ses joueurs, ainsi que l’esprit d’équipe, s’étaient grandement améliorés ces dernières semaines. Contre le Sparta, quasiment tout le monde a participé à la victoire. Hatem Trabelsi fut encore plus fort que lors des derniers matchs, digne de ce que l’on a connu de lui par le passé, tandis que Vermaelen a joué l’un de ses meilleurs matchs pour l’Ajax (après de bons débuts avec la sélection belge mercredi). En ce qui concerne les trois attaquants (Rosales, Huntelaar et Rosenberg), ils furent trois des meilleurs joueurs du jour et semblent développer une très bonne alchimie entre eux. Markus Rosenberg n’a pas marqué mais a probablement disputé son meilleur match pour l’Ajax jusqu’ici. Ses chevauchées solitaires, ses mouvements sans la balle, sa première touche, ses centres, tout cela fut quasiment parfait. Un joueur mérite cependant un paragraphe rien qu’à lui : Klaas-Jan Huntelaar. Pas seulement parce qu’il a marqué trois buts, mais tout simplement parce que sa présence fait de l’Ajax une meilleure équipe. Son placement est fantastique, tous les milieux de terrain peuvent toujours lui passer la balle, il peut conserver le ballon et faire quelque chose de constructif avec. Il est de ces rares attaquants qui semblent attirer la balle comme un aimant, qui semble « aspirer » les centres des ailiers sur eux pour mettre la balle au fond des filets. Et bien sûr, Huntelaar est un fantastique buteur, ce qu’il a commencé a montré à la 40eme minute lors de ce match, en reprenant sans contrôle un centre de Rosales. Huntelaar a continué son festival en deuxième mi-temps, juste après la tête victorieuse de Vermaelen sur un excellent centre de Rosenberg (53’). Deux minutes après le 3-0, Rosenberg était encore là pour démontrer son excellente forme en centrant pour Huntelaar qui a convertit l’occasion tout en glissade au deuxième poteau. Le troisième but d’Huntelaar fut son plus beau de la journée : un coup-franc de 24 mètres, enroulé au-dessus du mur et qui s’est terminé en pleine lucarne. On a pu voir sur cette action que la recrue s’est très bien intégrée dans cette équipe, puisque Rosales et Maduro, au début partants pour tirer le coup-franc, ont laissé Huntelaar s’en charger puis se sont ensuite empressés d’aller le féliciter. « Trois buts de plus pour Huntelaar, » déclarait Blind, souriant, après le match. « Vous pourriez dire : il fait juste ce qu’il est supposé de faire, c’est pour quoi il a été acheté. Mais ne vous y trompez pas : il y avait de la pression sur lui. Avoir les qualités est une chose, mais les exprimer est quelque chose de différent. Je ne suis pas tout à fait sûr, mais je pense qu’il a marqué 12 buts en 11 matchs [ndr : correct, toute compétition confondue]. Chapeau bas ! » L’Ajax a donc gagné 6-0, mais cela aurait pu être bien plus. En fin de match, Rosales, Rosenberg, Huntelaar et Vermaelen ont entre autres raté de belles occasions. En ce qui concerne le Sparta, ils ne sont créés qu’une seule occasion lors de la première heure de jeu, mais ils en ont eu une autre en or après le sixième but quand Maduro a commit une faute dans la surface. Mais l’Ajax était décidemment dans un grand jour puisque Maarten Stekelenburg a repoussé le penalty. Les coéquipiers du gardien sont ensuite aller le féliciter, démontrant à nouveau de la bonne cohésion du groupe. « Le Sparta a très très mal joué aujourd’hui, » a pour sa part commenté Wiljan Vloet, l’entraîneur du Sparta. « Nous avons joué sans passion. Et nous avons été chanceux de ne pas perdre 9-0 ou quelque chose comme ça. Nous avons été massacré ; c’est ce qu’il s’est passé aujourd’hui. » En ce qui concerne Danny Blind, il a eu des moments très difficiles à passer durant cette première saison à la tête de l’Ajax 1 et il est encore trop tôt pour dire s’ils sont définitivement derrière lui. Mais pour le moment, l’Ajax va bien. Le club a pris les 15 points qu’il escomptait lors de ces 5 matchs contre des mal classés, l’équipe marque facilement et s’est donnée un gros regain de confiance bien nécessaire. On saura très bientôt mesurer les véritables progrès de cette équipe qui rentre maintenant dans une phase crucial pour son futur. Tout d’abord, l’Ajax se doit de garder le cap en championnat, face à des adversaires plus coriaces, à commencer par le PSV puis le FC Groningen, 5eme, juste derrière l’Ajax et relégué ce week-end à 5 points mais qui reste un concurrent sérieux pour les « play-off ». Il y a aussi le match Inter – Ajax, où l’Ajax devra gagner (ou faire un nul d’au moins 3-3) pour se qualifier en quart de finale de la Ligue des Champions. Enfin, il y a aussi la demi-finale de la Gatorade Cup contre Roda JC, le dernier trophée réalistement à portée de l’Ajax. Blind est conscient de la tâche qui l’attend : « Nous allons jouer contre le top néerlandais, le top européen et une équipe qui n’est pas loin de nous. Nous ne sommes pas encore tout à fait prêts pour ces matchs, je pense, mais nous y arrivons. » Cédric (Source : Ajax USA) |